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Mon licenciement et moi
28 août 2007

3 – Les ennuis commencent

Puis arrive un projet trop ambitieux où toute l’équipe se trouve en difficulté, et la direction nous annonce que les heures supplémentaires ne sont pas payées, mais que l’investissement de chacun sera pris en compte à travers un système de primes. Donc, officiellement, personne ne nous demande de faire des heures supplémentaires. Mais il faut « s’investir » … oui mais concrètement, comment ? Impossible d’avoir une réponse officielle claire sur ce qu’on attend de nous.

Comme un malheur n’arrive jamais seul (les informaticiens reconnaîtront la loi de Murphy), je suis sous la responsabilité d’un nouveau chef qui, je vais vite m’en rendre compte, se comporte de manière particulièrement stressée et angoissée, cherchant à tout contrôler. Et pas de chance, au bout de quelques mois, je me retrouve dans son collimateur, avec quelques autres « heureux élus ».

Pourquoi dans le collimateur ? Officiellement, j’ai eu le malheur de commettre un bug … et il n’a plus confiance en moi. Oui mais des bugs, tout le monde en fait … Mon interprétation, c’est plutôt que ce monsieur s’est senti en danger au moment où je l’ai remplacé, et où son supérieur s’est déclaré content de moi (ça passait bien mieux sur le plan humain) et m’a proposé de prendre des responsabilités sur un prochain projet.

Bon, dans la pratique, au début, j’essaie de me montrer compréhensive, et de garder la motivation. Mais plusieurs événements viennent à bout de mon entrain …

- sur une tâche sur laquelle je me suis particulièrement investie, je suis notée bien mais sans plus. Lorsque j’insiste pour savoir ce que j’aurais dû faire de plus afin d’avoir une note encore meilleure, ce chef ne peut me citer aucun fait précis et finit par me dire que c’est subjectif.

- les bugs que je fais sont considérés comme catastrophiques, alors que des bugs de gravité similaire faits par d’autres collègues « font partie du processus de développement ».

- j’entends des rumeurs selon lesquelles ce chef me reproche de partir à l’heure le soir … mais ne tient pas compte du fait que j’arrive très tôt le matin.

- selon d’autres rumeurs, il me casse auprès d’autres personnes (très courageux, quand je ne suis pas là pour me défendre). D’ailleurs cela est tout à fait plausible, puisque je le vois critiquer des absents devant moi et d’autres … Et souvent il s'y prend de manière à ne pas être incriminé : en paroles il suggère plus qu’il n’attaque directement quelqu'un. Ou alors il lève les yeux au ciel, ou hausse les épaules en parlant d’une personne ...

- en fin de projet, à mon évaluation j’ai une note moyenne mais correcte. Seulement il me fait tout un tas de reproches sur des choses qu’il aurait aimé que je fasse différemment plusieurs mois plus tôt … il aurait mieux valu me le dire à ce moment-là, afin que je rectifie le tir de suite, non ? On dirait qu’il préfère me laisser « m’enfoncer » exprès …

Petite anecdote : durant cette période, je viens un samedi après-midi pour finir un travail (je rappelle que les heures supplémentaires ne sont pas payées). A 17h, je suis sur le point de partir, et ce chef me demande de rester pour corriger un autre problème. Ayant un rendez-vous, je refuse et lui propose de m’en occuper le lundi. Il ne veut rien entendre, me fait la morale vingt minutes pour me forcer à rester, ce qu’évidemment je continue à refuser … Puis je reste perplexe lorsqu’il me souhaite soudainement une bonne soirée ! Hé oui, son chef à lui est en train d’arriver et peut entendre notre conversation ; il faut donc sauver la face …

Rétrospectivement, je crois que là où j’ai eu tort à l’époque, c’est de prendre tout ça trop personnellement. Toutes les tentatives que j’ai faites pour parler franchement avec ce chef, j’en suis sortie avec l’impression qu’on avait progressé et qu’on s’était compris, mais son attitude n’a pas changé d’un iota au quotidien. Et après coup, en discutant avec d’autres personnes de l’équipe, je me suis rendue compte qu’il agissait avec moi exactement comme avec beaucoup de personnes.

Bref, fin de projet et cerise sur le gâteau : c’est la note d’évaluation qui permet de déterminer la prime finale … et le patron de la boîte décide de baisser ma note (je me demande bien sur les conseils de qui …), parce qu’il a un budget global et que me donner moins lui permet de pouvoir donner plus à d’autres personnes ! A titre de comparaison, les primes vont à ma connaissance de 500€ à 25000€, et je suis plutôt vers le bas de la fourchette.

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